Histoire de la Suisse

La Suisse pendant les guerres mondiales

La Suisse comme un petit pays neutre n'a pas participé ni dans la grande politique avant ni dans les batailles de la première et de la deuxième guerre mondiale. On s'interesse plutôt, si la suisse a résisté ou bien coopéré à l'Allemagne national-socialiste. Il faut bien noter qu'un peuple d'environs 4 millions personnes ne peut pas penser, sentir et agir comme une seule personne (et même une personne a des fois "deux âmes dans sa poitrine" comme disait un poète allemand). Alors une esquisse de l'histoire de la Suisse pendant les deux guerres mondiales qui veux être plus que noir et blanc doit bien présenter les diverses attitudes et actions et dire un mot sur les majorités.

Democratie Helvètes et Romains Moyen Age Confédération Réforme
Rep. Hélvétique Constitution 1848 Industrialisation Guerres Mondiales Prospérité

La Suisse pendant la Première Guerre Mondiale (1914-1918)

Dès la conférence de Vienne en 1815 sur les affaires internationales après la défaite de Napoléon, la Suisse est obligée à être neutre dans n'importe quel conflit entre les autres nations. Pendant la Première Guerre Mondiale (1914-1918), il était relativement clair, ce que cette obligation signifiait. L'armée suisse veillait à la frontière et la Suisse restait hors des batailles. Quand même il y avait beaucoup de gens en Suisse alémannique qui ne cachaient pas ses sympathies avec l'Allemagne (même pas le général suisse Ulrich Wille, tandis qu'on sympathisait plutôt avec la France en Suisse romande. En particulier la Romandie n'acceptait pas que la neutralité de la Belgique avait été ignorée par les troupes allemandes.


La grève générale (1918)

La guerre endommageait beaucoup l'économie. En plus, les soldats suisses à la frontière ne recevaient qu'une petite solde. Cela causait beaucoup de problèmes pour les ouvriers en service militaire qui ne recevaient plus de salaire pour maintenir leur familles (l'assurance pour la compensation de la perte de gain était seulement introduite avant la deuxième guerre mondiale). Le conflit social interne se déchargeait en 1918 dans une grève générale qui était abattue par l'armée. La situation était encore aggravée par une grande épidémie de grippe qui tuait des millions de personnes (déjà affaiblies par la guerre) dans toute l'Europe.


L'entre deux guerres (1918-1939)

Tandis que la grève générale avait été abattue par l'armée, quelques demandes du mouvement ouvrier était réalisées peu à peu. Par exemple on établisait le système de l'élection proportionnelle au conseil national.


Le contexte international

Pour les contemporains il devenait clair seulement peu à peu ce que la saisie du pouvoir par Hitler signifiait. On pouvait écouter à la radio ses tirades pleines de haine, on écoutait de ses mesures antijuives, mais on avait de la peine à croire qu'il allait vraiment assasiner des millions de juifs.



La "Defense Spirituelle" en Suisse

En Suisse, la majorité du peuple était décidément opposé au nazisme, mais il y avait quand-même une petite minorité qui symphatisait avec Adolf Hitler et son mouvement national-socialiste. Ces "fronts nationaux" ne gagnaient jamais plus qu'un seul mandat au parlement suisse.

C'étaient les socialistes et les syndiqués qui sentaient les premiers la menace national-socialiste. En 1936, le parti socialiste suisse tempérait ses demandes et retournait à l'affirmation de l’armée. En 1937, le syndicat des ouvriers métallurgistes et horlogers proposait un traité de paix au patrons: le commencement de la paix du travail en Suisse. On voulait être unis contre la dictature.

Musée du pacte fédéral a Schwyz Pour renforcer la cohésion nationale en Suisse on érigeait le Musée des chartes fédérales à Schwyz (1934-1936). Le conseiller fédéral Philipp Etter formulait la doctrine de la défense spirituelle en 1938: «Der schweizerische Staatsgedanke ist nicht aus der Rasse, nicht aus dem Fleisch, er ist aus dem Geist geboren. Es ist doch etwas Grossartiges, etwas Monumentales, dass um den Gotthard, den Berg der Scheidung und den Pass der Verbindung, eine gewaltig grosse Idee ihre Menschwerdung, ihre Staatswerdung feiern durfte, eine europäische, eine universelle Idee: die Idee einer geistigen Gemeinschaft der Völker und der abendländischen Kulturen!» («La nation suisse n'est pas née ni de la race, ni de la chair, elle est née de l'ésprit. C'est quelque chose de magnifique que autour du St. Gotthard, de la montagne de la séparation et du col de la réunion, une idée grandiose pouvait s'incarner en état, une idée européenne et universelle: l'idée d'une communauté spirituelle des peuples et des cultures occidentales!») Cela, le document continue, serait «nichts anderes als der Sieg des Geistes über das Fleisch auf dem harten Boden des Staatlichen». («rien d'autre que la victoire de l'ésprit contre la chair sur le sol dur de l'état.» BBl 1938/II, p. 999, cité selon ICE, Rapport final, version allemande, p. 87, traduction M. Jud) Les allusions aux textes bibliques sont aussi évidentes que la critique contre la doctrine raciste des Nazis.


L'exposition nationale à Zürich ("Landi 1939")

Wehrbereitschaft (disposition à la défense)
statue au centre de l'exposition nationale 1939
aujourd'hui devant le musée des chartes fédérales L'exposition nationale de 1939 à Zürich aurait dû être une exposition comme celles de Berne (1857), Zürich (1883), Genève (1896) et Berne (1914) avec une présentation des produits les plus récentes de l'industrie suisse. Naturellement, la "High-Tech" des années 1930 ne manquait pas, mais ce qu'on rappelle de la "Landi", c'est l'ésprit de la défense spirituelle contre le fascisme. Les titres de section parlent eux-mêmes: "patrie et peuple", "nos matières premières", "transformation et vente", "distribution et négotiation" "culture de l'ésprit et du corps". Au milieu des produits industriels la section "patrie et peuple" sous forme d'un sentier élevé évoquait les sentiments patriotiques. Devant la statue "Wehrbereitschaft" (disposition à la défense) beaucoup de gens mettaient des fleurs et des pièces de monnaie comme dans un temple pour exprimer leur volonté de sacrifice. (Isabelle Meier: »Die Landi«. Zur Rekonstruktion des Nationalismus an der Schweizerischen Landesausstellung in Zürich, Uni Zürich, Zürich 1987)


La Suisse pendant la Deuxième Guerre Mondiale

Pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), la Suisse était entourée par les troupes du ou loyal au régime Nazi allemand qui ignorait toutes les règles internationales. La Suisse faisait des efforts énormes ("Plan Wahlen") à augmenter l'autarcie, mais la dépendence traditionelle aux importations restait forte. Alors on n'avait pas d'autre choix que de commercer avec les voisins.

Mais du point de vue d'aujourd'hui, il semble que la Suisse aurait pu et dû faire plus en faveur des réfugiés juifs. Il aurait été possible d'accomoder et nourrir les 25000 réfugiés que les autorités suisses ont repoussé à la frontière. Il y avait tout aussi peu une nécessité pour la politique ou pour les banques (nationale et privées) de recevoir et accepter de l'or du régime Nazi en savant que cet or avait été volé des juifs assassinés aux camps de concentration (holocauste). La Commission Indepedente d'Experts nommée par le gouvernement Suisse d'aujourd'hui pour faire une enquête sur le rôle de la Suisse dans la Deuxième Guerre Mondiale a encore une fois confirmé ces faits - des faits que les historiens critiques ont répété dès les années 1960, mais qu'on veut ignorer dans un certain milieu politique jusqu'à maintenant.

Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a aussi été critisé pour ne pas être intervenu en faveur des juifs dans la Deuxième Guerre Mondiale. En fait, bien que la 4eme Convention de Genève pour protéger les personnes civiles aux temps de guerre a été seulement établie après la guerre en 1949, le CICR a reconnu qu'il a négligé un devoir moral. Aujourd'hui ceux qui critiquent le CICR pour ses omissions dans la Deuxième Guerre Mondiale sont invités gentillement à soutenir le CICR, quand il exige que toutes les nations - les Etats-Unis et Israël y compris comme la Russie et la Chine - respèctent les Conventions de Genève.




Littérature et liens concernant l'histoire de la Suisse pendant la deuxième guerre mondiale:


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